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Né en 1969 à Boulogne-sur-Mer, Sylvain Dhuême vit et travaille en Aquitaine depuis 1988. Il réside actuellement à Périgueux, en Dordogne.

Born in 1969 in Boulogne-sur-Mer, Sylvain Dhuême lives and works in Aquitaine since 1988. He currently resides in Périgueux, Dordogne

Sylvain Dhuême: Abstract landscapes
and persistence of memory

Since the beginning of the century, Sylvain Dhuême approached the supposed classic theme of the landscape from the front. Real or fictitious, concrete or interior, the landscape, a major theme of art over the centuries, is thus reinvented throughout a course that borrows from the abstract its techniques and its impulses, characterized by a certain fluidity of colors, and which Embodies the atmospheres, emotions felt by the artist in contact with nature.

Abstraction as the only form of realism possible? Liquidity, transparency, dilution, even recomposition seem to attest. As well as the expressiveness of colours which, without drawing or prepreparation, fully devotes the motif as a revealing and creative act.

"I have always been interested in the transient spaces, the No man's lands, the indecisive spaces where the encounter of nature and culture is very visible" explains the artist. "Already a student, in Pau, I liked to intervene in a particular place (especially the park of the school or the factories disused nearby) to highlight that nature is never so sublimated as when the man lays his claw on it ..." A claw that can be deadly, as shown by the countless peripheries of our contemporary cities, invaded by plates, displays, industrial scraps ... A claw (that of the gardener) which may on the contrary be respectful when the landscaper, gardener or architect relies on the pre-existing to create, instead of circumventing it or denying it. '

Thus, instead of pursuing the mainstream that was (and remains) for many young artists to escape from tradition to conquer the new mediums (videos, photographs, installations, happening ...), Sylvain Dhuême came back Gradually to the bulk of the art according to him: the drawing, the geometry, then the informal color. From the conceptual of the years 90 to the oils on panels of the last twenty years, it is finally to a reflection on the relationship of man with his environments that he has harnessed, in search, if not of an ideal never existed, at least of a perfection Which is probably a chimera.

"When I am like the wind, like the rain, like the water that passes, I participate in nature and nature passes through me" said Olivier Debré. The question I am asking myself is how an image (since that is what it is, the painter not producing anything other than images ...) How can an image last beyond the reasons, the forces that have created it? And also: What to do to keep it enigmatic and appealing to another spectator than its inventor? It is a permanent interrogation when I paint: yes, the painting pleases me because he speaks to me; But what about someone else? A questioning that may not be so trivial in the "All-image" era, whether informative or advertising, descriptive or communicative.
"Why do men paint since at least Lascaux?" Why still today, while photography and cinema have more than a century of existence? I simply think that it is first of all to remember: a landscape, a glance, a gesture ... Something beautiful. »

Sylvain Dhuême : paysages abstraits
et persistance de la mémoire

 

 

Depuis le début du siècle, Sylvain Dhuême aborde de front le thème supposé classique du paysage. Réel ou fictif, concret ou intérieur, le paysage, thème majeur de l’art au fil des siècles, est ainsi réinventé tout au long d’un parcours qui emprunte à l’abstrait ses techniques et ses impulsions, caractérisé par une certaine fluidité des couleurs, et qui matérialise des atmosphères, des émotions ressenties par l’artiste au contact de la nature.

 

L’abstraction comme seule forme de réalisme possible ? Liquidité, transparence, dilution, recomposition même semblent l’attester. Tout comme l’expressivité des couleurs qui, sans dessin ni préparation préalables, consacre pleinement le motif comme acte révélateur tout autant que créateur.

 

"J’ai toujours été intéressé par les espaces transitoires, les no man’s lands, des espaces indécis où la rencontre de la nature et de la culture est très visible" explique l’artiste. «Déjà étudiant, à Pau, j’aimais intervenir dans tel ou tel lieu particulier (notamment le parc de l’école ou les usines désaffectées alentours) pour mettre en évidence que la nature n’est jamais tant sublimée que quand l’homme pose sa griffe sur elle… Une griffe qui peut être mortelle, comme le montrent les innombrables périphéries de nos villes contemporaines, envahies de tôles, d’affichages, de rebuts industriels… Une griffe (celle du jardinier) qui peut au contraire être respectueuse quand le paysagiste, le jardinier ou l’architecte s’appuie sur le préexistant pour créer, au lieu de le contourner ou de le nier».

 

C’est ainsi qu’au lieu de poursuivre le courant majoritaire qui était (et reste) pour nombre de jeunes artistes de s’échapper de la tradition pour conquérir les nouveaux médiums (vidéos, photographies, installations, happening…), Sylvain Dhuême est revenu progressivement à l’essentiel de l’art selon lui : le dessin, la géométrie, puis la couleur informelle. Du conceptuel des années 90 aux huiles sur panneaux des vingt dernières années, c’est finalement à une réflexion sur les rapports de l’homme avec ses environnements qu’il s’est attelé, à la recherche, sinon d’un idéal n’ayant jamais existé, du moins d’une perfection qui est sans doute une chimère.

 

« "Quand je suis comme le vent, comme la pluie, comme l’eau qui passe, je participe à la nature et la nature passe à travers moi" disait Olivier Debré. La question que je me pose, pour ma part, c’est de savoir comment une image (puisque c’est de cela dont il s’agit, le peintre ne produisant pas autre chose que des images…)comment une image peut durer au-delà des raisons , des forces qui l’ont fait naître ? Et aussi : que faire pour qu’elle reste énigmatique et attirante pour un autre spectateur que son inventeur ? C’est une interrogation permanente lorsque je peins : certes, le tableau me plaît parce qu’il me parle ; mais qu’en sera-t-il de quelqu’un d’autre ? »

 

Un questionnement qui n’est peut-être pas si anodin à l’ère du « tout-image », qu’elle soit informative ou publicitaire, descriptive ou communicationnelle.

« Pourquoi les hommes peignent-ils depuis au moins Lascaux ? Pourquoi encore aujourd’hui, alors que la photographie et le cinéma ont plus d’un siècle d’existence ? Je pense tout simplement que c’est d’abord pour se souvenir : d’un paysage, d’un regard, d’un geste… De quelque chose de beau. »

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